Crédit photo : P. Forget/Sagaphoto

« Désamorcer la mort, relancer la vie »

Marcel Arnaud, professeur de neurochirurgie (1896-1977)

Surène GUY DE FONGALLAND

Présentation

Je m’appelle Ber­nard Laygues, ancien cor­rec­teur de presse et d’édition, puis jour­na­liste (42295) et auteur. Rien en soi de très impor­tant là-dedans. Ce qui pour­rait l’être un peu plus aujourd’hui, au cœur d’une retraite qui aligne les années : la tenue de ce blog citoyen pour expri­mer ou rejoindre des prises de posi­tion socié­tales. Cela sans pré­ten­tion aucune, mais avec une convic­tion for­gée par la vie, notam­ment durant trente années d’engagement comme sapeur-pom­pier volon­taire dans le Ser­vice dépar­te­men­tal d’incendie et de secours du Val‑d’Oise. 

Un enga­ge­ment orien­té qua­si exclu­si­ve­ment vers le secours aux per­sonnes, acti­vi­té net­te­ment pré­va­lente, et de loin, depuis le der­nier tiers du XXe siècle, pour les pom­piers de tout le pays. Car ceux-ci ne sont plus seule­ment des « sol­dats du feu » (appel­la­tion tra­di­tion­nelle), mais sur­tout aujourd’hui des « sol­dats de la Vie ». C’est que la lutte contre les incen­dies n’occupe plus qu’une petite part des appels aux­quels ils doivent répondre (sans igno­rer néan­moins les « grands feux » urbains ou indus­triels, puis l’été les feux de forêt ravageurs).

Pour­quoi donc le titre « À l’aide : la Vie !… » pour ce blog ? Eh bien, parce que chacun(e) de nous, un jour ou l’autre — avec d’autres mots peut-être (« Au secours ! », « Aidez-moi ! », ou pour­quoi pas « May­day » ?), voire avec des atti­tudes ou des gestes évo­ca­teurs —, risque d’avoir à lan­cer un appel à la can­to­nade. À moins que ce ne soit vers un témoin de hasard. Quand ce ne sera pas par télé­phone (le por­table a sau­vé bien des vies…). À l’opposé, chacun(e) peut aus­si avoir à faire face à une demande d’aide urgente. Donc, nous voi­là tous (toutes) pos­si­ble­ment vic­times d’un mau­vais sort ou pre­miers maillons de ce qu’il est conve­nu d’appeler « la chaîne des secours »… 

Au nombre des signes d’appel à notre atten­tion, cette sen­sa­tion com­plexe, sen­so­rielle et émo­tion­nelle que tout le monde connaît. Et qui a un nom, par­fois révé­la­teur du pire : dou­leur… À ceci près que le pire, quand il sur­vient d’emblée, ne passe pas for­cé­ment par la dou­leur. Pire peut-être : la perte de connais­sance. Ajou­tons à ces mots effroi, détresse, souf­france, déchi­re­ment, angoisse, etc. Alors s’imposera le tableau d’une afflic­tion qui aura eu rai­son de jours heu­reux, les­quels ne revien­dront que si une volon­té et des moyens se dressent pour les res­ti­tuer. 

Autant dire une affaire qui concerne tout le monde, sauf ces gens qui n’auront rien vu, rien enten­du, puis auront « pas­sé leur che­min ». Mais qui, à l’occasion, racon­te­ront l’évènement « à tête repo­sée ». Il convient donc ici de rap­pe­ler l’article 223–6 du Code pénal, lequel pré­cise que « sera puni [de] peines [cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’a­mende] qui­conque s’abs­tient volon­tai­re­ment de por­ter à une per­sonne en péril l’as­sis­tance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pou­vait lui prê­ter, soit par son action per­son­nelle, soit en pro­vo­quant un secours ». Une éva­lua­tion, pour les juges, bien dif­fi­cile à éta­blir… 

Certes, dans les pays déve­lop­pés, quand un mal­heur bru­tal s’en vient fondre sur une vie tran­quille (incen­die, acci­dent de cir­cu­la­tion, du tra­vail, de loi­sirs, malaise car­diaque, intoxi­ca­tion, etc.), natu­rel­le­ment on appelle les secours, des secours publics aux­quels tout le monde a droit. Oui, mais il y a ce délai entre l’appel et leur arri­vée. Un espace qui s’offre à qui­conque peut — et veut — « faire quelque chose ». Depuis le coup de main à per­sonne en péril jusqu’aux miracles de la méde­cine, voi­ci une suite de pro­pos citoyens, assu­ré­ment modestes mais sans concessions.


Blog ouvert et tenu grâce à Char­ly Playe, un homme de tous les défis.